A propos du recueil - Au bord des choses
Aimer à ne pas s’y attendre. À se donner entière, sans savoir que l’imaginaire…à gommer le réel.
À reconnaître l’autre, là où rien ne le laisse deviner.
Aimer à être propulsée au-delà de la peau, du désir et ses maux. À rendre l’espérance ennemie assassine et à faire de ce mystère qui nous brûle la cendre du visage que l’on cherche.
Parce qu'il est des choses qui ne meurent jamais, elles traversent et finissent par renaître, ailleurs, sous une autre forme.
Intacte la racine.
Si les êtres disparaissent, les œuvres demeurent. Ceux qui liront ces lignes ne soupçonneront pas à qui elles appartiennent, mais nous, nous saurons, derrière nos masques, dans le silence du souvenir et bien au-delà, lorsque le temps nous aura nous aussi rattrapés.
Dans 100 ans, dans 1000 ans, qui se souviendra de celle qui a aimé, à écrire :
« Avoir cru qu’une œuvre pouvait conduire et un amour suffire. »
Tous droits réservés |
Morceaux choisis - recueil - Au bord des choses
L’autre
Comme un filet d’eau
Une goutte de lumière
Un souffle d’air
Une racine
Qui se devine
*****
Traits dilués
Dans les couleurs du temps
Baisers pétrifiés
Dans la fissure
Firmament
Silence
Sur les peaux
Rouille
Sur les mots
*****
Toi
Comme une veine
Un verre brisé
Peau
Jamais cicatrisée
La cendre d’une caresse
*****
Un moucheron sur une dalle
Une larme sur un décolleté
Le cœur
En plein vide
*****
La résurrection
C’est comme des mots blancs
Un silence qui prononce
Un pas muet qui danse
La pluie derrière la vitre
*****
Tous droits réservés | Michèle Gautard